Qu’est-ce que je dirais à l’Ana qui a commencé comme professeure d’espagnol il y a + de 20 ans ?
Et pourquoi je crois que la personnalité, l'empathie et la motivation du professeur sont essentielles dans l'enseignement des langues.
Écoutez l’audio en espagnol.
Traduit en français juste en dessous.
D’accord…
tu veux que je fasse un petit voyage dans le passé.
Qu’est-ce que je dirais à l’Ana d’aujourd’hui?
À l’Ana qui est arrivée en France?
Comme je le raconte à ma soeur.
Eh bien écoute, Mari Carmen, je me rends vraiment compte que ce métier est très complet, parce qu’il ne s’agit pas seulement de savoir enseigner le contenu, mais aussi de savoir créer du lien avec les gens.
Et ça, ça tient aussi beaucoup à la personnalité, tu vois? Il y a des gens qui n’y arrivent pas…
Il peut y avoir des professeurs qui sont plus sérieux, ou qui ont moins d’humour, ou moins de capacité à connecter, et ça, les gens le sentent tout de suite.
Du coup, il y a des enseignants qui plaisent plus que d’autres.
Ça a l’air de rien, mais la connexion est très importante.
Je dirais que 70 % du métier, c’est la personnalité, ton enthousiasme, la motivation que tu mets dans ce que tu fais et que tu transmets, l’empathie, tu vois?
C’est vraiment super important.
Et puis bien sûr, ce qui compte aussi énormément dans ce travail, c’est de varier les activités. Rendre les cours vivants.
Faire en sorte qu’ils passent un bon moment.
Parce que beaucoup de personnes qui viennent, par exemple, dans les Associations, le font aussi pour socialiser, rencontrer du monde et pour se faire de nouveaux amis.
Bien souvent, ils le font autour de l’apprentissage des langues, parce que ça fait travailler la tête et en même temps, ils échangent avec d’autres personnes.
C’est pour ça que la diversité des activités est primordiale : jeux de cartes, jeux de rôles, travail en petits groupes…
Et il faut aussi qu’ils sentent que tu connais ta culture, que tu sais la transmettre, que tu choisis des sujets qui les intéressent. Il faut vraiment se centrer sur ce qui va leur plaire à eux.
Il faut vraiment se centrer sur ce qui va leur plaire à eux.
C’est pour ça que les thèmes ne sont pas les mêmes en écoles supérieures que dans les associations avec un public adulte, tu comprends?
Et puis, côté concentration, il s’agit souvent de personnes un peu plus âgées. Par exemple, les vidéos que je leur propose en Association sont plus courtes que celles que je passe en Écoles Supérieures, tu vois?
Voilà, des petites choses comme ça.
Au final, c’est surtout un savoir-faire.
Savoir être là, et puis… bon…
Aussi, avec le temps, c’est certain, on apprend de l’expérience et en vieillissant !
Quand je suis arrivée, je n’avais rien. J’ai tout bâti toute seule.
Il y a beaucoup d’activités que j’ai créées moi-même, et je les utilise encore aujourd’hui parce qu’elles marchent super bien.
On se souvient d’un professeur…
non pas pour ce qu’il nous a enseigné mais pour la façon dont il nous l’a enseigné.